Alors que les prix de l'électricité sont normalement en baisse, une histoire de taxe sur la consommation finale vient finalement augmenter la facture pour les Français.
Taxe sur la consommation finale d'électricité et augmentation des tarifs
La Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) a annoncé récemment que les tarifs réglementés de vente de l'électricité, hors taxes, vont diminuer en moyenne de 0,35% à partir du 1er février. En revanche, les consommateurs français devront faire face à une hausse des prix de l'électricité due principalement aux taxes. En effet, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, explique que cette baisse sera compensée par la réintroduction de la taxe sur la consommation finale d'électricité, qui va revenir à 70 % de son niveau normal, soit 22,54 € par MWh.
Dilemme pour le gouvernement : entre renflouer les caisses et préserver le pouvoir d'achat
Ainsi, le nouveau gouvernement dirigé par Gabriel Attal doit maintenant prendre une décision difficile entre mener à bien une augmentation impopulaire pour compenser les pertes financières et préserver le pouvoir d'achat des Français déjà affecté par une hausse de 10% en août dernier. Selon Le Parisien, une hausse de 10% équivaut à environ 130 € de plus sur les factures annuelles d'électricité, une information confirmée par le ministère des Comptes publics.
Une décision politique plutôt qu'une responsabilité de la CRE
Emmanuelle Wargon souligne que cette annonce d'augmentation est avant tout une décision politique, déchargeant ainsi la Commission de régulation de l'énergie de toute responsabilité. Elle a notamment rappelé que la réduction de cette taxe sur la consommation finale d'électricité à 70 % de son niveau normal à 22,54 € par MWh aboutirait à une augmentation de 10 % pour les particuliers et de 6,20 % pour les professionnels.
Mise à jour des tarifs réglementés excluant les taxes : évolution devant répondre aux attentes du gouvernement et des experts
Il est important de noter que la CRE propose une mise à jour des tarifs réglementés hors taxes deux fois par an : en février et en août. Avant de proposer au gouvernement une évolution des tarifs de vente réglementés, la CRE soumet sa proposition aux parties prenantes concernées. Ainsi, les changements envisagés doivent être examinés lors d'une audition des acteurs clés le 15 janvier 2024.
Compensation pour les retraites des gelés tarifaires appliqués dans le cadre du bouclier 2023 ?
En ce qui concerne les différentes évolutions des tarifs, la Commission de Régulation de l'Énergie précise en particulier que les tarifs bleus résidentiels augmentent de 0,01 % hors taxes, soit +0,02 €/MWh HT. De leur côté, les tarifs professionnels connaissent une diminution de 3,67 % hors taxes, soit -8,01 €/MWh HT. Cette mesure permettrait de compenser la suppression des gelés tarifaires mis en place dans le cadre du bouclier 2023.
Retour de la taxe et réorganisation du marché électrique européen
Conçu pour répondre à un enjeu d'équilibre entre les différentes parties prenantes françaises et étrangères, le système de taxation a été modifié afin de se rapprocher davantage des niveaux européens. En effet, le gouvernement français compte sur une amélioration de la régulation et une rationalisation du secteur énergétique. Ainsi, la réforme du marché électrique européen et la réorganisation des systèmes de régulation en France visent à éviter l'émergence d'augmentations à deux chiffres dans les futures factures d'électricité, selon l'ex ministre de la Transition Énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
Quel impact sur les consommateurs français ?
Si la situation semble encore incertaine quant à l'évolution exacte des prix de l'électricité, il est clair que les consommateurs devront faire face à des changements importants dans leur facture d'énergie. Entre l'augmentation des taxes et la nécessité de préserver le pouvoir d'achat des citoyens français, le défi pour le gouvernement et la CRE reste de garantir un approvisionnement énergétique abordable et durable pour tous.