Lundi 13 Mai 2024
Énergie

Le dilemme énergétique : Faut-il bannir les Chauffages d'appoint électriques malgré leur popularité ?

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Les chauffages d'appoint électriques, un choix courant mais coûteux et impactant le réseau électrique.


Le recours aux chauffages d'appoint électriques en France

Environ 6 millions de Français ont recours à des chauffages d'appoint pour améliorer le confort thermique de leur logement. Ces dispositifs, qui complètent le système de chauffage principal, permettent notamment une montée rapide de la température dans les pièces souvent mal isolées, mal dimensionnées ou tout simplement froides, comme les salles de bain.

Les raisons financières sont généralement à l'origine de cet usage massif des chauffages d'appoint électriques. Il convient ici de distinguer les différents types de chauffages d'appoint électriques :

  • Le radiateur soufflant : particulièrement utilisé dans les salles de bain, il s'agit du type d'appareil le moins cher (de 10€ à 70€)
  • Le convecteur portable : classique ou rayonnant, il peut être déplacé grâce à ses roulettes ou son support (de 30€ à 100€)
  • Le radiateur à bain d'huile : procurant une chaleur douce et durable, il a un coût d'acquisition plus élevé (de 80€ à 250 €)

Ces appareils présentent plusieurs avantages mais aussi des inconvénients : s'ils sont faciles à utiliser, ajustables en température, sans entretien et généralement abordables, ils assèchent également l'air ambiant, sont peu adaptés aux grands espaces, sont énergivores et génèrent une distribution de chaleur inégale dans la pièce.

L'impact des chauffages d'appoint électriques sur le réseau électrique français

Les chauffages d'appoint électriques sont principalement utilisés lors des heures de pointe en hiver, ce qui a un impact non négligeable sur le réseau électrique.

En effet, leur consommation individuelle est importante (de 1 à 2 kW) et pèse donc sur le réseau électrique français, notamment en faisant appel aux centrales polluantes fonctionnant aux énergies fossiles.

De plus, contrairement aux convecteurs et pompes à chaleur, les chauffages d'appoint électriques ne disposent que de peu ou pas de capacités de contrôle et sont donc moins adaptés pour ajuster leur fonctionnement en fonction des objectifs de température dans le logement (programmation, détection fenêtre ouverte, ...).

Le coût énergétique et social de l'utilisation des chauffages d'appoint électriques

Dans un contexte de précarité énergétique et d'augmentation du prix de l'énergie, les ménages ayant des revenus modestes se tournent vers les modèles électriques, moins chers à l'achat.

Cependant, il est important de rappeler que l'utilisation de ces chauffages d'appoint peut engendrer une hausse considérable de la facture énergétique, notamment si leur utilisation devient régulière. Il est donc important de prendre certaines précautions lors de l'utilisation de ces appareils, comme veiller à les débrancher lorsqu'on quitte son domicile.

Face au dilemme entre confort thermique et coûts élevés de fonctionnement, la question de l'interdiction des chauffages d'appoint électriques se pose. Toutefois, une telle mesure encouragerait l'utilisation de chauffages d'appoint fonctionnant aux énergies fossiles, avec des risques accrus pour la santé, la qualité de l'air intérieur et l'environnement.

Des alternatives pour limiter l'usage des chauffages d'appoint électriques

Plusieurs mesures peuvent être envisagées pour réduire l'impact des chauffages d'appoint électriques sur le réseau électrique tout en prenant en compte la situation sociale et financière des ménages concernés.

Par exemple, en limitant automatiquement la puissance des compteurs Linky pour les abonnements à forte consommation (6 kVA maximum de 8 h à 12 h et de 18 h à 20 h), ou encore en imposant des abonnements Tempo ou Zen Flex pour les abonnements supérieurs à 9 kVA.

Ces propositions visent à encourager les usagers à adopter une consommation plus économe et responsable, notamment lors des heures de pointe, afin de diminuer la dépendance du réseau électrique français aux centrales à énergies fossiles polluantes et coûteuses.