iPhone 15 Pro Max, dernier écran Samsung OLED pour jouer à la Playstation, ou encore le dernier Kindle d'Amazon ? Tous ces objets numériques qui se multiplient et sont le résultat indirect de l'industrie pétrolière qui permet leur construction, distraient nos neurones mais ne font pas que du bien à notre environnement.
Définition de la pollution numérique
La pollution numérique fait référence à l'impact environnemental causé par les technologies numériques au sens large. Qu'il s'agisse d'effectuer une recherche sur Internet, de stocker des fichiers dans le cloud ou d'envoyer un courriel, ces tâches consomment de l'énergie. La consommation d'énergie entraîne souvent une pollution. C'est particulièrement vrai pour l'énergie consommée par les appareils électroniques, ce qui est appelé la pollution numérique. Cette pollution numérique est responsable de 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour un total approximatif entre 2 et 3 Megatonnes équivalents CO2 sur les quasi 50 Mégatonnes eq. CO2 tout confondu dans le monde.
Pour comprendre pleinement ce concept, trois niveaux doivent être pris en compte : la fabrication des dispositifs technologiques, l'utilisation quotidienne du numérique incluant la sollicitation des serveurs et la consommation d'énergie de ces dispositifs, et la gestion des déchets liés à leur fin de vie.
Portée environnementale de la pollution numérique
Plusieurs chiffres sont assez révélateurs et soulèvent des questions sur l'impact croissant de la technologie numérique sur la pollution mondiale. Voici quelques exemples :
- L'aviation génère grossièrement moitié moins de gaz à effet de serre que le numérique (internet, objets connectés, etc.)
- Les appareils numériques ont consommé quasi 1 cinquième de l'électricité mondiale en 2019.
Les entreprises les plus proactives sur cette question semblent être celles directement concernées par la dématérialisation, comme les secteurs de la banque/assurance et de l'énergie qui ouvrent la voie.
Contributions majeures à la pollution numérique
Les fabricants de matériel électronique : Ordinateurs, smartphones, téléviseurs modernes, et objets connectés nécessitent de nombreux matériaux pour leur production. Par exemple, un smartphone moyen nécessite environ 60 matériaux différents. L'obtention de ces matériaux a un impact environnemental dû à l'épuisement des ressources ainsi qu'à la pollution générée lors de l'extraction, du traitement et du transport de ces ressources. La solution actuelle consiste à prolonger la durée de vie de ces objets pour limiter la pollution grâce à des composants de meilleure qualité et à l'utilisation d'appareils d'occasion.
Un téléviseur c'est 350kg de CO2 émis lors de la production. Comme le dit Greenpeace, c'est à peu près le même effet que si vous preniez un avion Paris-Marrakech pour aller au spectacle de Djamel.
La gestion des déchets liée à ces divers appareils soulève d'importantes questions en matière de gestion des déchets électroniques. Les équipements électroniques usagés ont un impact considérable sur la pollution de l'air et des sols. En France seulement, on estime que les centres de données consomment 10% de l'électricité totale utilisée par les systèmes informatiques.
Par extension, toute personne qui utilise une application numérique contribue à la pollution numérique. Aujourd'hui, certains développeurs de logiciels cherchent à mettre au point des programmes moins énergivores.
L'impact du streaming
Le streaming vidéo représente 60% du trafic de données sur Internet, principalement en raison de la taille des fichiers vidéo. Par exemple, un film comme Pulp Fiction, proposé par Netflix en haute résolution, pèse environ 10 gigaoctets, soit 200 000 fois plus qu'un courriel sans pièces jointes. Cette pollution numérique est équivalente à celle d'un pays comme l'Espagne.
Alors que de plus en plus d'entreprises s'engagent à utiliser 100% d'énergie renouvelable, certaines traînent encore. Cependant, on constate une augmentation régulière du nombre d'entreprises adoptant ces engagements environnementaux.
La pollution causée par les dispositifs numériques et le réseau internet
Dans l'ère du numérique, paradoxalement, plus nous dématérialisons, plus nous utilisons de matériel et d'énergie. Les équipements numériques nécessitent des dizaines de métaux provenant du monde entier : tentalum congolais, lithium bolivien, or australien, terres rares chinoises. L'extraction de ces minéraux est très coûteuse pour l'environnement : elle nécessite beaucoup d'énergie, d'eau et de ressources.
Concernant la fin de vie de ces équipements, on observe également des problèmes de gestion des déchets électroniques. De plus, leur conception empêche souvent le recyclage efficace des matières premières.
La consommation de streaming vidéo représente à elle seule 60% des flux de données sur Internet en raison de la taille des fichiers vidéo. Selon une étude, cette consommation entraînerait près de 1% des émissions mondiales de CO2. Le déploiement de la 5G risque d'aggraver encore la pollution numérique.
La 5G et son impact environnemental
La 5G correspond à la cinquième génération des normes de téléphonie mobile. Le déploiement de cette technologie nécessitera de nouveaux équipements pour l'infrastructure du réseau 5G et pour un usage individuel, ce qui aggravera davantage la pollution numérique. Selon une étude, son déploiement entraînerait une augmentation de 18 à 45% de l'empreinte carbone du secteur numérique en France d'ici 2030.
Face à ces défis environnementaux, il est essentiel que les entreprises, les gouvernements et les citoyens s'unissent pour trouver des solutions durables et réduire la pollution numérique qui menace notre planète.